Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Parenthèses d'ombre et de lumière
24 janvier 2008

Le tai chi chuan

DSCF0659_Ecran

Le taichi chuan est un enchaînement de mouvements comme un combat au ralenti face à un adversaire invisible., une des traduction est d'ailleurs  "boxe de l'ombre".  Il peut également être pratiqué avec des armes (épée, sabre, batons...).
Chaque mouvement est réalisé dans une dynamique martiale qui peut-être testée dans un travail à deux.
Si le mouvement est juste et efficace, l’énergie que l’on appelle « chi » est canalisée et devient très puissante. La circulation de cette énergie a un bénéfice martial mais aussi pour le pratiquant lui-même.
Paradoxalement c’est dans la puissance de l’intention et du lâcher-prise que l’on découvre l’efficacité d’un mouvement et non pas dans la force musculaire (qui pourrait par ailleurs être renvoyée en retour contre soi-même.

travail___deux

Pour développer un peu plus:

Le Tai ji quan  est mal connu et, aux yeux d'un novice, n'apparaît que la lenteur des gestes alors qu'il s'en dégage une vraie force.Cependant, le Tai ji quan est un art martial. Mais justement, qu'appelle-t-on un art martial.[...]

Le terme d'art martial est le plus souvent une école enseignant à la fois une technique de combat et la connaissance et la maîtrise de soi. La recherche d'un meilleur contrôle de soi et de son environnement est primordiale.
Le "taij"i est le résultat de l'union entre les souffles yin et yang qui s'opposent et se complètent dans un mouvement d'équilibre dynamique.
Mais le "taiji" existe aussi en dehors de ce que l'œil humain est capable de voir et de comprendre. Le "taiji" représente les changements et le développement des phénomènes naturels, de la pousse des plantes à la rotation terrestre et des mouvements des galaxies.
Ces mutations ne sont pas immédiatement perceptibles par l'homme, c'est pourquoi on ne considère pas le "taiji" uniquement comme mouvement mais également immobilité dans le mouvement.
Et c'est à partir de cette notion imperceptible par l'esprit puisque inexistante, "vide"', qu'il faut appréhender la constance des mutations cycliques du cosmos et les mouvements de création, de développement, de changements qui interviennent dans la nature.
On n'est plus dans le domaine de la perception mais de la sensibilité, on passe de l'action concrète à un état.

L'homme ne doit pas agir mais ressentir, recevoir, rester humble et imiter ce calme de la nature afin de pouvoir se fondre en elle et la ressentir dans toute sa globalité.
L'homme doit devenir comme l'eau - source de la vie -, qui est l'entité la plus souple de la nature : "l'eau est sans forme, elle prend ses formes au hasard de ce qu'elle rencontre", elle prend la forme de son récipient, contourne les obstacles qui se dressent devant elle...

Le Taijiquan tire son nom du "taiji" principalement pour trois raisons : premièrement, au cours de l'enchaînement, il n'y a aucune coupure et les mouvements peuvent se faire dans un mouvement circulaire sans fin, chaque mouvement en amène un autre, ce n'est que les contraintes humaines qui obligent à placer une fin. Deuxièmement, le Taijiquan se divise en mouvements yin/yang, d'ouverture et de fermeture, d'inspiration et d'expiration, d'élévation et d'abaissement, de mobilité et d'immobilité, de vide et de plein, pour finalement former un tout se suffisant à lui-même. Troisièmement, la réalisation d'un enchaînement doit se faire dans un calme absolu de l'esprit qui s'efface pour laisser place aux mouvements.

Le Taijiquan vise à un niveau d'accomplissement de soi qui dépasse les autres arts martiaux chinois. Ce qui fait vraiment la difficulté de cet art est justement la recherche permanente des pratiquants vers un "taiji", rendant son étude aussi vaste que l'est l'univers. Et pour pouvoir construire son propre niveau, il faut d'abord beaucoup travailler sur les bases techniques

L'impression de douceur est bien présente, et plus qu'une impression, elle est bien réelle,  la même que nous fait parvenir la nature, une espèce de sérénité et de plénitude vide (ou de vide plein) d'où émane une grande force. Cependant, il est très difficile d'arriver à ce niveau de pratique. En théorie, cela paraît extrêmement simple et à la portée du premier débutant. Mais il ne faut pas oublier que l'homme, le plus haut dans l'échelle animale, est loin d'avoir les capacités physiques et le "6"'"' sens" de l'animal.
Mais ce que l'homme peut développer avec son corps est d'une grande richesse tant intérieure que physique.

Mais cet art est semblable au taiji : c'est une évolution perpétuelle dont on ne trouve jamais la fin . Depuis l'Antiquité, les maîtres d'arts martiaux se sont succédés mais aucun n'est arrivé à en épuiser toutes ses ressources. Et pour arriver à un niveau qui permette au pratiquant de ressentir toutes les subtilités de cet art, il faudra au débutant des dizaines d'années d'entraînement et de perfectionnement.

Le Taijiquan est toutefois accessible à tous car les mouvements techniques eux-mêmes ne demandent pas de force physique ou de rapidité d'accomplissement.
De plus, cet art met en avant la tolérance face aux écarts de capacités physiques,
Il ne faudra jamais se forcer à faire des mouvements qui sont hors de notre portée. L'important est le travail que nous faisons nous-mêmes sur l'énergie, son propre enracinement et sa souplesse relative
.

Le Taijiquan est  souvent traduit "boxe avec l'ombre".
Il satisfait non seulement aux spécificités de l'art martial mais donne également une place très importante à l'énergie.
Pour cela, il s'appuit sur les bases de l'enchaînement, élément clé de la pratique permettant de consolider  son énergie, le "qi", afin de réguler sa respiration sur ses mouvements, de fortifier sa substance énergétique et musculaire et affiner sa sensibilité.
Cet art martial est ardu et très exigeait si on tend à la recherche de son vrai sens.
Bien sûr, l'apparent de douceur est bien une composante de la pratique mais elle ni vient qu'après des efforts intenses d'assimilation de la forme c'est l'aboutissement d'années d'entraînement.

D'après un article de Yvonne Ly  paru dans la revue Yi magazine juin 2005 (magazine interne de la fédération De taichi Chuan & Qi Qong)

Publicité
Publicité
Commentaires
M
ne connaissant rien de cet art au départ, je rejoins dans l'essence sa raison .
Parenthèses d'ombre et de lumière
Publicité
Archives
Publicité